Nouvel épisode dans le feuilleton « légalisation des paris en ligne aux Etats-Unis » ! Il y a environ deux semaines, le ministère de la Justice a procédé à une nouvelle interprétation des textes de loi sur la lutte contre le crime organisé, et décidé d’interdire purement et simplement l’exercice des jeux d’argent en ligne sur tout le territoire américain.
Cette mesure, si elle est appliquée strictement, pourrait conduire à la fermeture de toutes les plateformes de casino en ligne ouvertes récemment. De quoi réjouir les éternels opposants au développement de ce sous-secteur aux Etats-Unis, dont le magnat Sheldon Adelson.
Un grand pas en arrière
Depuis l’interprétation de 2011, par l’administration Obama, de la loi de 1961 contre le crime organisé, les Etats-Unis semblaient progressivement engagés dans une dynamique de légalisation progressive des jeux d’argent en ligne. Plusieurs Etats ont d’ailleurs pris les devants en procédant à une légalisation de cette activité dans leurs juridictions respectives. C’est le cas notamment dans le Nevada, le New Jersey, le Delaware et la Pennsylvanie. Mais avec le nouvel avis, tout cela est complètement remis en cause.
Une application stricte des nouvelles dispositions en la matière devrait conduire inexorablement à une fermeture de ces différentes plateformes. Bien qu’exerçant sous des juridictions où elles sont autorisées, elles tomberaient en effet sous le coup du Wire Act selon lequel tout usage des télécommunications pour les jeux d’argent est interdit.
Quel sort pour les casinos en ligne déjà existants ?
Si l’on s’en tient aux termes du ministre adjoint de la justice, un délai de 90 jours devrait être accordé à tous les contrevenants pour se plier aux exigences de la loi. Cela implique une fermeture forcée pour toutes ces plateformes de casino en ligne et de paris en ligne, plus largement. Mais plusieurs restent assez dubitatifs quant à l’impact réel de ce nouvel avis. Selon Michelle Minton, experte au Competitive Enterprise Institute, cette nouvelle réglementation risque en effet d’engendrer des contestations juridiques dans plusieurs Etats et pourrait déboucher sur des non-lieux en faveur des opérateurs de plateformes de jeux d’argent en ligne.
La main de Sheldon Adelson, l’anti jeux en ligne
Parmi ceux qui se réjouissent de cette nouvelle interprétation des textes, il y a la «Coalition pour stopper les paris sur internet, une association fortement soutenue par les propriétaires de casinos terrestres américains. Principaux opposants au développement d’un secteur légal des jeux d’argent en ligne aux Etats-Unis, ces derniers militent contre tout assouplissement de la loi allant dans ce sens. Usant de leur influence, ils possèdent un allié de taille : Sheldon Adelson.
Magnat des casinos, le propriétaire du groupe Las Vegas Sands, n’entend pas laisser les nouvelles plateformes de casino en ligne affaiblir son empire. Et pour cela, le milliardaire américain est prêt à miser gros, très gros. Pendant la campagne présidentielle de 2016, il avait ainsi contribué financièrement à coups de millions de dollars. Puis en avril 2017, il avait fait un nouveau don important à la fondation Trump. Des investissements qui semblent avoir payé …
