De fréquentes études montrent régulièrement que le jeu problématique reste très marginal au Royaume-Uni. Pourtant, la UK Gambling Commission continue à enchaîner les projets pour tenter de le réduire encore davantage.

Le dernier en date a été évoqué, le mardi 18 octobre 2022, devant l’International Association of Gaming Regulators (IAGR). Le Président Directeur Général de l’autorité de régulation britannique (Andrew Rhodes) a alors annoncé que d’ici quelques mois tous les opérateurs auront accès aux données de chaque joueur de manière à limiter au maximum les risques d’addiction.

Certains estiment que tous ses projets pourraient au contraire se révéler à terme contre-productifs.

Des données relatives aux clients disponibles dans tout le secteur

Le projet évoqué il y a peu par Andrew Rhodes a été développé en association avec le Betting and Gaming Council (BGC). Il va permettre aux données relatives aux clients d’être disponibles dans tout le secteur. Or, les dépenses de jeu, la durée des sessions et d’autres types de statistiques sont à l’heure actuelle propres à chaque opérateur.

L’idée est d’améliorer encore davantage la surveillance du marché britannique en ouvrant ses données à tous les acteurs du marché. Prenons par exemple le cas d’un joueur qui dépense un montant injustifié sur la plateforme d’un opérateur.

Eh bien, dans le système mis en place pour l’instant, il peut très bien aller chez la concurrence de manière à continuer à jouer comme il le souhaite. Avec le projet qui nous intéresse à travers cet article, tous les opérateurs du marché auront accès à ses données et pourront donc réagir en conséquence comme il convient de le faire.

Un projet qui pourrait se révéler contre-productif pour certains

Selon le PDG de la UK Gambling Commission, ce programme devrait apporter un changement sismique dans la sécurité des jeux en ligne et contribuer de manière spectaculaire à réduire les dommages.

Néanmoins, différentes études ont déjà montré qu’environ 43% des britanniques s’adonnent à des jeux ou des paris. Parmi eux, plus de 87% le font de manière responsable.

D’ailleurs, d’après les propres données de l’autorité de régulation elle-même, le taux de jeu compulsif au Royaume-Uni se révèle extrêmement faible puisqu’il tourne aux alentours de 0,2% environ.

Ainsi, certaines voix estiment qu’il ne faudrait pas continuer à mettre en place de nouveaux projets pour tenter de réduire encore davantage ce pourcentage déjà extrêmement bas. En effet, cela risque au contraire d’être contre-productif en poussant certains joueurs vers l’offre illégale qui n’est pas soumise à des réglementations aussi strictes.

Des opérateurs britanniques qui font preuve d’une grande responsabilité

Il faut aussi noter que les opérateurs licenciés se montrent extrêmement responsables au Royaume-Uni. Ainsi, plusieurs d’entre eux se sont par exemple réunis il y a 8 ans pour créer Senet qui promeut le jeu responsable. En 2016, ce dernier a d’ailleurs lancé un système d’auto-exclusion multi-opérateurs baptisé MOSES.

En outre, la UK Gambling Commission reçoit tous les ans des millions de livres sterling de la part des opérateurs via des dons volontaires. Il en va de même de l’organisme de bienfaisance pour le jeu responsable GambleAware.