Un projet de mini-casino dans le centre-ville de MontréalIl y a quelques jours, nous avons appris que la société d’Etat Loto-Québec souhaite ouvrir un nouvel établissement de jeux au sein du Centre Bell.

Il s’agit d’une salle omnisports située à Montréal qui est le domicile des Canadiens de Montréal de la National Hockey League (NHL).

Néanmoins, ce projet de mini-casino en plein centre-ville qui serait ouvert 7j sur 7 fait face à pas mal d’inquiétude en ce qui concerne la santé publique.

Une salle spécialisée uniquement dans les machines à sous

A l’heure actuelle, le groupe Loto-Québec exploite 4 casinos situés à Charlevoix, Gatineau, Mont-Tremblant et Montréal. C’est au cours de l’année 1993 que ce dernier a ouvert ses portes sur l’île Notre-Dame, assez loin du centre-ville.

L’idée était alors d’offrir de quoi se faire plaisir aux touristes et aux gros joueurs, tout en proposant une situation géographique un peu excentrée pour favoriser le moins possible les risques de jeu compulsif.

Le projet de mini-casino en plein centre-ville porté par Loto-Québec ne suit donc absolument pas cette ancienne logique. C’est justement ce qui inquiète certains pour des motifs de santé publique.

Quoiqu’il arrive, il est un peu difficile de se positionner totalement sur le sujet puisque très peu de détails ont pour le moment été dévoilés officiellement. A priori, l’opérateur envisage de spécialiser son hypothétique nouvelle salle de jeux dans les machines à sous uniquement.

Pour cela, il ne compte pas ajouter d’appareils supplémentaires mais seulement en déplacer à peu près 250 du Casino de Montréal et 500 à 600 des bars et restaurants de la ville.

Un mini-casino qui inquiète au niveau du jeu problématique

Pour que le projet puisse se concrétiser, il va falloir notamment que Loto-Québec obtienne l’aval de la Santé Publique. Ce qui inquiète à ce niveau, ce sont surtout les 250 machines à sous provenant du Casino de Montréal qui vont être installées en plein centre-ville. Au contraire, le retrait de 500 à 600 appareils des bars et des restaurants constituent plutôt un atout qui joue en la faveur du projet.

Une récente étude a prouvé que 83% des revenus des machines à sous au Québec provenait des 16% de joueurs problématiques. Or, les coûts sociaux du jeu problématique sont au moins 2 fois plus élevés que les revenus fiscaux générés par le jeu.

En conséquence, il ne va pas forcément être facile pour la société d’Etat d’obtenir le feu vert à son projet.

Un moyen de contrer les plateformes de jeux en ligne illégales

Néanmoins, il y a quand même une certaine part d’hypocrisie dans tout cela. En effet, les jeux sont aujourd’hui facilement accessibles sur le web. D’ailleurs, ce secteur représente à peu près 20% de toute l’industrie des jeux au Québec.

Or, 85% des demandes d’aide autour des questions liées aux jeux proviennent des jeux en ligne, depuis les 6 derniers mois. Le problème à ce niveau est aussi que 40% du marché est représenté par des opérateurs comme PokerStars ou Bet99 qui ne détiennent pas de licence.

Ainsi, pour convaincre les décideurs, Loto-Québec présente aussi son projet au Centre Bell comme un moyen de contrer les plateformes de jeux en ligne illégales.