La Gambling Commission inflige une amende de 6,7 millions de livres sterling a William HillLa UK Gambling Commission a condamné le bookmaker William Hill à une lourde amende. Cela fait suite à une enquête qui a révélé des négligences et/ou un manque de rigueur dans la mise en place de mesures pour déceler les cas de dépendance au jeu et de blanchiment d’argent.

Une amende en deux volets

L’addition est salée pour le célèbre bookmaker britannique : 6,2 millions £ ! C’est la deuxième plus lourde amende donnée par la Commission britannique des jeux après celle infligée l’année dernière au groupe Paris888 (7,8 millions £) pour non-respect des règles liées à la protection des joueurs vulnérables.

Un motif qui a également été évoqué dans le cas de William Hill. La pénalité est en effet divisée en deux volets : 5 millions pour infraction à la réglementation sur la responsabilité sociale, et 1,2 million représentant les gains financiers réalisés par l’entreprise suite à des opérations de blanchiment d’argent dont les fonds ont transité par le casino en ligne du groupe.

En cause, des dépôts d’argent effectués par 10 clients ; des fonds qui étaient liés à différentes infractions criminelles.

Un échec systémique de la part de William Hill

Les faits reprochés au bookmaker par la Gambling Commission couvrent une période de près de deux ans, à partir d’août 2016. Selon les résultats de l’enquête menée par la Commission britannique des Jeux, l’organisation de William Hill a failli dans la détection de signaux, pourtant évidents, révélant des anomalies dans les habitudes de dépenses de certains de ses clients.

Pour Tim Miller, Directeur Exécutif de la Commission, l’entreprise n’a pas mis les ressources et le personnel nécessaires afin d’effectuer toutes les vérifications exigées. Plusieurs cas ont été évoqués par le responsable de l’institution, comme celui d’un joueur qui utilisait de l’argent volé à un conseil local pour financer ses parties de jeu.

Un  autre cas probant identifié dans le cadre de cette enquête est celui d’un client qui ne gagnait qu’environ 30 000 £ par an, mais qui a pu effectuer des dépôts à hauteur de 541 000 £ étalés sur une période de 14 mois. Le joueur concerné volait en fait son employeur.

Dans chacun de ces cas, William Hill a été reconnu coupable de manquement aux règles imposées par l’exercice de son activité. Les entreprises de jeu d’argent opérant avec une licence de la UK Gambling Commission ont en effet l’obligation de mettre en place tous les dispositifs nécessaires afin d’identifier les joueurs vulnérables et de déterminer l’origine des fonds utilisés par les joueurs dans leurs établissements.

Repartir sur de bonnes bases

Accusé par le Vice-Président du parti travailliste, Tom Watson, de « fermer les yeux sur l’argent sale », la direction de William Hill a tenu à témoigner de sa volonté de rectifier le tir.

Philip Bowcock, directeur général du groupe, a ainsi déclaré qu’il s’engageait à revoir ses processus internes et à les harmoniser avec les normes exigées par la Commission afin de lutter plus efficacement contre le blanchiment d’argent et de mieux protéger ses joueurs.