Les joueurs chinois courtisés par les casinos cambodgiens dont le groupe NagacorpLe malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Vieux comme le monde, ce dicton qui est toujours d’actualité, décrit parfaitement la situation que vit actuellement Macao.

Celle qui avait gagné, en seulement quelques années le titre de « Nouvelle Mecque des casinos » a du mal à se remettre sur pied.

Et tandis que les effets dévastateurs de la politique anti-corruption déclenchée par le gouvernement chinois en 2014 sont encore palpables, Macao subit également la concurrence impitoyable des pays voisins.

Singapour, Kuala Lumpur, Manille, et maintenant Phnom Penh, font en effet leur marché dans la clientèle des casinos macanéens.

Remonter la pente… progressivement

Pour Macao, la période des vaches maigres qui a duré 26 mois a laissé d’importantes séquelles dans l’industrie des jeux de casinos. Sands China, Wynn Casino et les autres pontes du marché macanéen peinent en effet à renouer avec leurs performances d’avant-crise. Leurs titres boursiers ont beaucoup chuté et la clientèle se reconstitue encore progressivement. Echaudés, les gros parieurs chinois ne reviennent en effet que progressivement dans les établissements de la cité.

Le Cambodge, nouvelle destination des joueurs chinois

On connaissait déjà les casinos des Philippines, de Malaisie ou du Singapour qui rivalisent depuis quelques années avec les établissements macanéens. Depuis quelques mois, ces derniers doivent également faire face à la concurrence d’une nouvelle destination de plus en plus courue par les riches joueurs chinois : le Cambodge.

Phnom Penh, la capitale, ainsi que plusieurs autres villes de ce pays proposent en effet de nombreux établissements, tous plus luxueux les uns que les autres. Au nombre de ceux-ci, il y a NagaWorld, un géant complexe casinotier dont la deuxième phase, Naga2 a récemment été inauguré par la holding au cœur de la capitale cambodgienne.

Incarnant le luxe et la démesure qui caractérise son fondateur et CEO, ce géant hotel-casino éclipse la plupart de ses concurrents locaux, dont le célèbre Queenco Casino.

NagaCorp, à l’assaut des high rollers de Chine

Les ambitions de Chen Lip Keong, CEO de Nagacorp sont claires : devenir l’un des principaux groupes de casinos asiatiques. Pour y parvenir, le magnat cambodgien sait que son parcours passe absolument par la conquête du marché des high rollers chinois.

Dans ce cadre, la construction de casinos dans les pays limitrophes de la République chinoise sont prévus : Russie, Népal, Kazakhstan et Mongolie notamment. Mais en attendant la concrétisation de ces projets, Chen a d’ores-et-déjà lancé son offensive de charme à l’endroit de sa nouvelle cible.

Le tourisme, pour appâter la clientèle

A vrai dire, le CEO de NagaCorp n’est pas parti très loin pour trouver la stratégie idéale qui lui permet déjà d’évoluer vers l’atteinte de ses objectifs. Le groupe mise en effet sur l’effet d’entraînement généré par le tourisme.

Comme ce fut le cas lors de la récession macanéenne, la curiosité des riches joueurs chinois, associée à la possibilité de jouer en toute sérénité en terre étrangère semble payer. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à s’offrir des circuits touristiques pour découvrir ce pays voisin qui abrite environ 70 casinos tous ouverts aux joueurs étrangers.

Cependant, si cette stratégie donne déjà ses fruits, grâce au soutien de la politique touristique nationale soutenue par le gouvernement cambodgien, NagaCorp devra tout de même faire preuve d’ingéniosité pour contourner l’arsenal juridique et policier mis en place par Pékin pour décourager ses joueurs. Et c’est loin d’être gagné d’avance.