Le projet de loi de finances pour l’année 2025 qui était porté par le gouvernement Barnier désormais censuré prévoyait une hausse des prélèvements sur les casinos terrestres.
Le mardi 10 décembre dernier, le président du groupe Partouche (Fabrice Paire) a fait savoir à l’AFP que le casinotier ne pourrait pas absorber ces fameuses augmentations à cause des investissements engagés pour la rénovation de ses établissements de jeux.
Les casinos d’Annemasse, Divonne-les-Bains et La Tour-de-Salvagny rénovés pour plusieurs dizaines de millions d’euros
Au cours de l’exercice fiscal 2023-2024 qui s’est déroulé entre le 1er novembre 2023 et le 31 octobre 2024, le groupe Partouche a réalisé un chiffre d’affaires atteignant plus de 434,3 millions d’euros.
Cela représente une augmentation d’à peu près 2,5% par rapport au précédent exercice. Fabrice Paire juge ce résultat satisfaisant.
Cependant, il considère quand même qu’il n’est pas suffisant pour absorber des éventuelles hausses de prélèvements.
Il faut rappeler ici que cela était justement prévu dans le projet de loi de finances pour l’année 2025 du gouvernement Barnier.
Comme ce dernier a été censuré, le mercredi 4 décembre dernier, le texte n’est désormais plus d’actualité.
Quoiqu’il arrive, le président du groupe Partouche a tenu à rappeler à l’AFP que le casinotier vient juste de rénover 3 de ses plus importantes complexes de jeux situés à Annemasse, Divonne-les-Bains et La Tour-de-Salvagny.
Or, ces chantiers ont coûté plusieurs dizaines de millions d’euros. Ils n’ont donc pas été compensés par la hausse du produit brut des jeux qui n’a atteint que seulement 6 millions d’euros, au cours de l’exercice 2023-2024.
Fabrice Paire considère donc que l’Etat doit impérativement comprendre que le secteur des casinos terrestres n’a pas une élasticité infinie.
Il compte d’ailleurs bien le faire savoir au prochain cabinet du ministre du budget et monter au créneau sur la hausse des prélèvements.
Des pistes de taxation à chercher du côté des gains des joueurs
De manière à renflouer les caisses de l’Etat, le président du groupe Partouche estime qu’il existe d’autres solutions que d’augmenter les prélèvements qui sont déjà extrêmement élevés.
Selon lui, il y a des pistes à chercher du côté des gains des joueurs et pas uniquement sur la hausse des prélèvements des casinos français.
Dans un casino, lorsqu’un joueur gagne plus de 1 500€, il existe une taxation de 13,7% à la CSG.
Fabrice Paire fait remarquer que cela n’est pas encore appliqué aux gagnants de la Française des Jeux.
D’ailleurs, il s’agit là encore selon lui d’une preuve supplémentaire que la FDJ est favorisée par rapport au secteur des casinos terrestres.
Face à l’AFP, le président du groupe Partouche a également regretté un manque de recul en ce qui concerne le projet de légalisation des casinos en ligne.
Selon lui, cela risque de perturber le paysage d’activité des casinos terrestres.
A l’heure actuelle, le groupe Partouche emploie à peu près 3 900 personnes et exploite pas moins de 41 casinos terrestres.
Il s’impose comme le deuxième opérateur en France en termes de produit brut des jeux derrière le groupe Barrière.